Retrouvée en rangeant un tiroir (c’est fou ce que le ménage est bien fait, ça doit bien dater de 2012, de mémoire de bulot … ) “C’était un beau matin de novembre comme elle les aimait, gris et ensoleillé, une veille de 14 juillet. Le fond de l’air était glacé. Jeannette gambadait sauvagement, ses petites fesses velues s’agitaient à mesure qu’elle avançait dans les champs de moules en fleurs plantés en pleine brousse. Elle observait les éléphants qui sautillaient de branche en branche quand un air de rock venu des nuages qui jouaient à cache-cache entre les arbres parvint à ses douces narines. Elle s’arrêta alors puis, prise par la magie de l’instant, finalement s’allongea sur les mollusques frétillants pour en profiter pleinement. Tandis qu’elle rêvait bouche fermée au rythme des guitares et des batteries, elle aperçut une vache Milka à talons aiguilles et vêtue d’un tailleur parme qui venait vers elle. Eblouie par le soleil, elle clignait des orteils malgré sa french manucure. C’était étonnant de voir une vache si bien habillée dans ce décor champêtre. Jeannette la regarda venir puis s’adressa à elle quand elle fut à sa portée, car elle se sentait d’humeur particulièrement aimable: – Bonjour madame, vous semblez perdue. Auriez vous oubié votre Iphone? – Que nenni, répondit la vache (sans n’hennir). Il est bien rangé au fond de mon sac Vuitton, mais je ne m’en sers que pour faire la cuisine et il n’est pas encore l’heure de déjeuner. – Ceci est fort vrai, assura Jeannette. Puis-je vous aider d’aucune façon? Je crois que les gens ne se rencontrent jamais par hasard et si le dieu des moules vous a placée sur ma route, c’est parce qu’une mission commune nous attend. – En effet, dit la vache qui parlait avec un accent sud américain très élégant pour une anglaise. Je pense que vous pourriez peut-être m’accompagner jusqu’à la prochaine station service, j’ai besoin de remettre du chocolat dans mon moteur. – Ah?! Très bien. Cela ne me dérange pas du tout. C’est environ à 6000 brins de coquilles de moules d’ici, il y en aura pour à peu près 3/4 d’heures. En plus, je n’ai rien de mieux à faire. Allons y.” La vache Milka grimpa alors sur le dos de Jeannette et elle s’envolèrent toutes les deux à bras racourcis. A mi chemin, Jeannette s’arrêta en plein vol, victime d’une crampe : “Cela vous dérangerait-il que nous nous arrêtassions un instant pour boire quelques litres de Dom Pérignon? Je suis un peu en manque. – Que nenni! je vous en prie. J’en profiterai pour me repoudrer les jambes” répondit la vache. Elle avisèrent une nageoire d’épagneul placée sur leur chemin comme intentionnellement où elles décidèrent de s’attabler d’un commun accord, puis elles ouvrirent la pompe à nuages afin de se désaltérer. Une fois requinquées, nos donzelles reprirent leur route sans encombre. Malheureusement, arrivées à destination, elles durent se rendre à l’évidence: les tablettes de chocolat étaient en grève et la vache Milka ne pourrait se ravitailler avant plusieurs jours. “Putain de merde! dit la vache sans plus aucun égard pour les chastes oreilles de Jeannette. C’est quand même pas de chance, je dois prendre un vol de bourdons dans deux heures. Je n’y serai jamais à temps” De dépit, et aussi parce qu’elle avait bu de nombreux litres de Dom Pérignon auparavant, elle se mit à pisser, à pisser, à pisser sur les champs qu’elle surplombait de tout là-haut dans les nuages. Les paysans durent creuser des tranchées pour permettre à l’eau de s’évacuer sans trop de dégâts mais les moules étaient saoûles bien avant qu’il ne terminent. Il y eut des inondations, de nombreuses habitations furent détruites, les trottinettes, les vélos, les voitures et même les parachutes furent engloutis par des torrents vaseux. Ce fut une catastrophe sans précédent dont les gens parlent encore. Et figurez-vous que c’est pour ça, oui, c’est exactement pour cela que depuis lors, dès qu’il tombe des trombes d’eau, on utilise l’expression: il pleut comme vache qui pisse.” Et ouais. Signé: VeCh, l’auteur en total out of control qu’a même pas honte
PS : si tu es psy et que le hasard a guidé tes pas jusqu’ici, épargne moi tes commentaires.
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